« Y’en a marre, il faut vivre « ! La Covid et Pâques

Marre du confinement, de l’isolement, de la vie morne et enfermée… Des deux côtés de l’Atlantique, un ras-le-bol de masse se fait sentir. Qu’est-ce que ce grand “Y’en a marre !” nous indique sur nous-mêmes ?


Dans cet épisode, Jean-Christophe, Léa et Christel mettent en évidence les manifestations d’une réelle pulsion de vie que nous portons en nous, qui nous aide à la fois à prendre conscience de la mort et à réaliser à quel point la vie est précieuse et à célébrer. Des réflexions stimulantes, en particulier sur la fête de Pâques au printemps qui célèbre la résurrection de Jésus — et donc, par excellence, l’élan de vie triomphante auquel nous pouvons nous associer spirituellement.


« Arrêtez tout. TOUT.

Les masques. Les confinements. Excepté face à vos parents très fragiles (quand ils le souhaitent, ce qui n’était pas le cas de mon père, meurtri à mort d’être privé de notre amour). Vivez à fond, tombez malades, allez aux restaurants, engueulez les flicaillons, contredisez vos patrons et les lâches directives gouvernementales. Nous devons désormais vivre, quitte à mourir (nos aînés ont besoin de tendresse davantage que de nos précautions).

En ce monde de pisse-froid, de tweets mélodramatiques et de donneurs de leçons, ce texte sera couvert d’affronts, mais peu m’importe : mes aînés vous le diront : vivons à fond, embrassons-nous, crevons, ayons de la fièvre, toussons, récupérons, la vie est une parenthèse trop courte pour se goûter à reculons ».

C’est ce que Nicolas Bedos écrivait le 24 septembre dernier sur son compte Twitter, quelques mois après le décès de son père, l’humoriste Guy Bedos. Quelques mois aussi après le début d’une pandémie qui paralysait le monde, et plongeait nos quotidiens dans une sorte de période glaciaire sans printemps en vue.

Aujourd’hui, des mois plus tard, c’est officiellement le printemps mais tout semble encore gelé. Les restaurants sont fermés, les commerces « non-essentiels » aussi, nos déplacements sont limités, et la perspective de voir nos proches et de reprendre un semblant de vie normale est bien lointaine.

Peut-être que vous aussi, vous pensez : y en a marre, il faut vivre.


Vivre… quitte à en mourir ?

D’ailleurs, en ce moment, le calendrier nous annonce que c’est Pâques. Pâques, une fête qui justement célèbre la vie ! Dans tout un tas de cultures du monde, c’est synonyme de fêtes enjouées et de processions colorées, sur fond de renouveau printanier. Ça sent bon le lilas, et la joie, et les beignets aussi, parfois.

Mais Pâques, bizarrement, c’est aussi une fête qui célèbre la mort. La mort de Jésus-Christ, un rabbin juif en Palestine du Ier siècle. En quoi est-ce important ? Qu’est-ce que cela peut nous apprendre aujourd’hui ? Pâques, cette fête centrale de la foi chrétienne, résonne dans nos esprits au cœur de cette pandémie : elle aussi oscille entre la vie et la mort.

Or, il est frappant de se rappeler que dans le message chrétien, il y a toujours une tension entre la vie et la mort. Jésus, il faut le dire, n’y allait pas de main morte :

« En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul; mais, s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. Celui qui aime sa vie la perdra, et celui qui hait sa vie dans ce monde la conservera pour la vie éternelle. »


En quoi est-ce important ? Qu’est-ce que cela peut nous apprendre aujourd’hui ?

Jésus enseignait sur l’amour et le pardon, et se présentait comme étant Dieu en personne. Et il enseignait que sa mort à Pâques permettrait de témoigner de l’amour et d’accorder le pardon, en révélant le caractère de Dieu en personne. Un Dieu qui, ayant vécu la difficulté de la vie et expérimenté la mort, peut nous rejoindre de manière particulière dans nos saisons d’hiver. Un Dieu qui, ayant proclamé la vie et traversé la mort, peut nous amener vers une vie meilleure, plus abondante, plus éclatante.

Et en cette période de Covid, cette promesse de vie prend d’autant plus de sens. En effet, si l’on espère tous en ce moment un regain de vie, un vrai printemps, une sorte donc de vie de résurrection, peut-être est-ce le bon moment de se poser la question.

Qu’est-ce que j’en pense, de ce Dieu ?

Est-ce que je suis prêt, ou prête, à lui faire confiance ?

Se pourrait-il que dans le mystère de Pâques se cache le secret pour vivre à fond ?


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